Les règles de gouvernance budgétaire définies par l’Union européenne (UE) imposent des limites au solde budgétaire et à l’endettement des administrations publiques. Les réformes successives du cadre de gouvernance au niveau européen ont progressivement affiné les règles budgétaires définies initialement par le traité de Maastricht en adoptant notamment comme balise le solde structurel des administrations publiques.
Ce dernier représente le solde budgétaire nominal des administrations publiques, corrigé des effets liés aux fluctuations de la conjoncture économique et des mesures ponctuelles et temporaires. Suivant les règles budgétaires actuellement en vigueur, ce solde structurel doit atteindre, ou tout au moins converger suffisamment rapidement à travers une trajectoire d’ajustement, vers une cible minimale fixée par pays par l’UE, s’intitulant l’objectif budgétaire à moyen terme (OMT).
Afin d'évaluer le solde structurel des administrations publiques et son respect de OMT, il convient de déterminer d'abord une grandeur appelée « PIB potentiel », qui correspond au niveau de production maximal théorique d’une économie lorsque l’ensemble des facteurs de production (travail, capital et technologie existante) seraient mobilisés de façon optimale sans faire apparaître de tensions inflationnistes. Etant une variable non directement observable, il existe plusieurs méthodes de calcul afin de déterminer le PIB potentiel.
Dans la présente note, le CNFP analyse les différences entre plusieurs méthodes de calcul du PIB potentiel utilisées au Luxembourg par les autorités et discute les possibles effets et implications de l'existence concomitante de plusieurs méthodes de calcul.